Si “I’m singing in the rain” vous donne envie de chanter, alors “Singing in our chains” vous fera penser “et bien, danser maintenant.”
Un magnifique extrait du livre de Shoshana Zuboff: The Age of Surveillance Capitalism. Que je vais essayer de vous traduire en français tant bien que mal.
[…] Cette logique change notre quotidien en un renouvellement constant d’une version 21ème siècle du contrat Faustien. “Faustien” car il nous est pratiquement impossible de nous en détacher, bien que le coût de ce contrat puisse détruire la vie telle que nous la connaissons. Prenez en compte que l’internet est devenu indispensable à la participation sociale, que ce même internet est desormais saturé de commerce et celui-ci est subordonné au capitalisme de la surveillance. Notre dépendance est au cœur du capitalisme de la surveillance, projet dans lequel notre besoin d’une vie efficace se heurte à notre envie de resister à son intrusion toujours plus forte. Ce conflit produit un engourdissement mental qui désensibilise aux réalités d’être traqué, analysé, miné et modifié. Il nous prédispose à rationaliser la situation d’un cynisme résigné, à créer des excuses qui finissent en mécanismes de défense (“Je n’ai rien à cacher”), ou trouver d’autre moyens de nous plonger la tête dans le sable, choisissant l’ignorance par frustration et impuissance. C’est ainsi, que le capitalisme de surveillance impose un choix fondamentalement illegitime que les individus du 21ème siècle ne devrait pas avoir à faire et la normalisation de ce choix nous laisse chantant dans nos chaînes (ndt. : Singing in our chains). […]